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VISION PAR LE CRISTAL 249

diminua peu à peu et s'évanouit. Celaavait duré à peine une minute. »

C'est un fait d'hallucination provoquée parla vision dans le cris- tal, mais qui n'a absolument rien de cryptesthésique.

Myers décrit ainsi la vision dans le cristal, dont il a fait, expéri- mentant surtout avec Miss Freer, une étude attentive 1 .

« On engage le sujet à regarder attentivement, mais sans le fati- guer, dans un miroir ou dans un fond transparent et clair, arrangé de façon à réfléchir le moins possible, aussi bien la figure de l'ob- servateur que les objets environnants. On entoure la boule de cris- tal d'une étoffe noire. Il est préférable que le sujet reste seul dans la pièce, et qu'il se trouve dans un état de passivité mentale. Au bout d'une dizaine de minutes, il commence parfois à s'apercevoir que la glace ou la boule se ternit et à distinguer quelque figure dans la boule même. Une personne sur vingt aura peut-être l'occa- sion de réussir cette expérience, et sur ces vingt visionnaires, un seul peut-être sera capable de développer cette faculté de vision interne au point de recevoir des informations (véridiques), qu'il est impossible d'obtenir par des moyens normaux. »

La vision dans le cristal ne produit d'ailleurs pas le sommeil hypnotique, comme on l'a parfois affirmé. Elle ne paraît avoir aucun inconvénient pour la santé, sauf un peu de fatigue, si l'ex- périence se prolonge.

Peu de phénomènes, ajoute Myers, sont aussi fantastiques et aussi invraisemblables. Les visions semblent n'être soumises à aucune loi ; c'est uu mélange de souvenirs, de rêves, de connais- sances télépathiques ou télesthésiques, de récognitions et de préco- gnitions. Pour tout dire, c'est un moyen très empirique, inconnu quant à son mécanisme, de mettre en jeu la cryptesthésie.

Mad . Leeds 2 , dont le mari était de service la nuit au chemin de fer, se réveille en sursaut au milieu de la nuit ; elle aperçoit un verre d'eau qu'elle avait mis sur sa table de nuit, et, au moment où elle va pour porter le verre à ses lèvres, elle voit dans l'eau une peinture mouvante représentant un train de chemin de fer avec une guérite à l'extrémité. Ellevoit alors les voitures rouler les unes sur les autres ; celle du serre-frein est endommagée. Deux heures après M. Leeds

1. hoc. cit., trad. fr., 208.

2. J, S. P. R., décembre 1903.

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