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232 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE

papier (qu'il eûroula seize fois sur lui-même) ces mots : « Sophie Alexandrovna est au lit, et regarde le mur ». Ce jour-là, Sophie Alexandrovna, c'est-à-dire Mad. M..., avait une fluxion dentaire et était au lit. Elle prit le papier, le tint pendant quelque temps dans une de ses mains, et dit : « Je vois un lit, c'est moi qui suis sur mon lit, avec une mentonnière», et elle regardait fixement le mur.TRonzKi et Speranski, qui étaient présents, n'ont pas quitté de vue un ins- tant le papier enroulé.

D'autres expériences encore lurent très significatives. Par le tou- cher, Mad. M... put distinguer les couleurs. Devant la Société de Médecine de Tambow, elle put reconnaître la couleur de trente flacons, de diverses couleurs, placés sous une épaisse cou- verture, et entourés de papier. De même par le toucher M... pou- vait distinguer les saveurs. On prenait des flacons contenant des solutions de soude, de chlorure de sodium, de chlorhydrate de quinine, de sulfate de zinc, on trempait de petits fragments de papier dans une de ces solutions, on les lui mettait sous l'aisselle, et elle sentait aussitôt le goût du salé, de l'acide, de l'astringent ou de l'amer. Comme les expérimentateurs ne savaient pas quelle avait été la solution employée, toute transmission mentale, comme aussi toute erreur expérimentale, était écartée.

C'est par une extrême hyperesthésie auditive qu'il faut expliquer les télépathies obtenues par le professeur Gilbert Murray, en appa- rence admirables, mais en apparence seulement l .

M. Murray sortait du salon et allait dans une chambre voisine. Alors quelqu'un dans le salon, en général la fille aînée de M. Murray, prononçait quelques paroles tout haut qui étaient aussitôt écrites. Ces paroles indiquaientun tableau, un geste, une scène, un incident. M. Murray revenait, disait aussitôt ce qui lui venait à l'esprit, et on confrontait les paroles de Miss Murray et celles de G. Murray. Or la similitude est saisissante, et il est inutile de mentionner ces iden- tités indiscutables. Mais cependant, ainsi que Mad. Yeriull l'a d'ailleurs indiqué, on peut expliquer tout ou presque tout par

1. Voir l'adresse de G. Muuk-vy à la S. 7'. R., juillet 1915 et Mad. Verkall P. S. P. R„ XXIX. Voir aussi S. M. Kingsford : Psychical Research for tke Plain Man, London, Kegan Paul, 1920.

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