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202 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE

un jeune homme de vingt et un ans, un soir s'empoisonne (par de la strychnine). On tient absolument cachée à tout le monde la cause de cette mort. (Son père, son oncle, et moi, axons été seuls à le savoir.) Aucun journal bien entendu n'en avait parlé et n'en parla jamais. Trois semaines après, je demande à Mad. R... le nom d'une personne, proche parente de moi, qui est morte. Mad. R. me dit : « // s'appelle Georges » ; et elle ajoute : « Vous avez été à son lit de mort, il avait une écume rouge aux lèvres... » ce qui est absolument exact... puis elle dit : « Lulu, Lulu ». Or, dans sa famille on avait l'habitude d'appeler Georges, « Lolo ». Je laisse de côté de très graves et nombreuses erreurs. Mais il y a un détail caractéristique. Georges, parlant par Mad. R... dit : « Stephen, Stephen ! Oh ! cette écriture, il me semblait que je ne pourrais jamais la finir! » Or voilà un détail d'une précision étonnante, et absolument ignoré de tous. Avant de se tuer, le malheureux Georges avait écrit une longue lettre, laissée ouverte sur la table, à un sien ami Etienne. Cette lettre, personne (sauf son père, son oncle, et moi) ne l'a vue. Or, Mad. R... qui vivait très solitaire, qui ne connaît personne de ma famille, ne pouvait absolument rien savoir de tous ces faits, tenus rigoureuse- ment secrets par trois personnes. Pour ma part, j'ignorais complè- tement le nom d'ÉTiENNE, ami de Georges. (Le mot anglais Stephen répond au mot français, Etienne.)

3° Le troisième fait, de majeure importance (car après réflexion, il me paraît un des cas les plus frappants de cryptesthésie qu'on ait pu obtenir encore), est le suivant :

Je le donne en détails, car toutes les conditions en ont été rigou- reusement notées, et il témoigne dune lucidité éclatante, s'exerçant à 2.000 kilomètres de distance.

En juin 1906, à 10 heures et demie du soir, après diverses phrases incohérentes, en présence de mon ami Octave Houdaille, de Mad. S..., de Mad. R... et de sa fille, âgée de douze ans, nous avons la phrase suivante par des raps, plus nets que nous n'en eûmes jamais. (Il y eut à peine, deux ou trois fois, dans le cours de toutes mes expé- riences avec Mad. R... des phrases intelligibles dites par les raps.)

Bancalamo.

Alors je ne peux m'empêcher de dire : « Hé ! c'est du latin,

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