136 METAPSYCHIQUE SUBJECTIVE
au point de vue médical, n'a aucun intérêt métapsychique, quoique les théoriciens du spiritisme aient fait de grands efforts pour lui attribuer une importance dont elle me paraît tout à fait dépourvue.
L'autoscopie interne, mentionnée par Du Potet, a été bien étudiée par le D r Comar l et ensuite par le D r Sollteh, qui en a fait l'objet d'uue monographie intéressante 2 .
Nous n'avons pas à examiner ici dans le détail les modalités de l'autoscopie, puisque aussi bien nous sommes ici au vrai border iand qui sépare le psychique et le métapsychique. Pour que notre con- science ait la représentation visuelle de nos viscères, il n'y a pas à supposer quelque propriété nouvelle de l'esprit ou du système nerveux.
Tout de même cela conduit à une conclusion curieuse.
S'il est vrai que certains individus, hypnotisés, hystériques, anormaux, ont la notion visuelle de leurs organes, — et on est forcé de considérer le fait, quelque exceptionnel qu'il soit, comme établi, — il s'ensuit que, dans certains cas de maladie, la patiente (hypnotisée ou hystérique) pourra se rendre compte qu'elle a telle ou telle lésion organique, dont elle peut diagnostiquer le siège, en voyant cette lésion. Et en effet, parfois des malades magnétisés ont tendance à décrire leur maladie, son étendue, sa localisation, en même temps qu'à en indiquer les remèdes.
C'est même peut-être par cetteautoscopie interne que peuvent s'ex- pliquer les cas assez nombreux et bien authentiques d'auto-prémo- nitions. Or ces auto-prémonitions de mort ou de maladie ne sont pas des prémonitions véritables. C'est l'autoscopie qui permet à un somnambule de faire une prévision sur sa mort ou sur sa mala- die, absolument comme un médecin expérimenté peut, en exami- nant les organes d'un de ses malades, prévoir qu'il est en danger de mort, et annoncer révolution de sa maladie.
��4. L'autoreprése?ilalion de l'organisme chez quelques hystériques. Revue neuro- logique. 1901, 491.
2. Les phénomènes d'auloscopie, Paris, Alcan, 1903. Pour qu'il n'y ait pas de confusion, il faut distinguer l'autoscopie interne et l'autoscopie externe. Elle est externe quand l'halluciné voit son double distinct de lui. Elle est interne quand un somnambule aperçoit ses organes, cœur, foie, intestins, et en décrit les formes, pathologiques ou non.
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