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CRYPTESTHÉSIE DANS LA DIAGNOSE DES MALADIES 133

Quant aux guérisons que prétendent apporter les consultations des somnambules, c'est toute une industrie, assez peu lucrative sans doute, mais tout de même qui est exploitée intensivement en tous les pays, et d'ailleurs réprimée par toutes les législations comme constituant exercice illégal de la médecine.

L'exploitation abusive de l'industrie des somnambules profes- sionnels fait que les soi-disant guérisons merveilleuses consécutives à des révélations somuambuliques ne peuvent être considérées comme autheutiques.

Et cependant on aura quelque peine à admettre que les consulta- tions innombrables données depuis plus d'un siècle dans tous les pays du monde par des somnambules eussent pu prendre pareille extension et se généraliser avec autant de force et de promptitude, s'il n'y avait pas quelque minime parcelle de clairvoyance théra- peutique dans leurs conseils. Sans cela elles ne pourraient guère continuer à exercer leur métier, et seraient vite abandonnées. D'ailleurs, entre elles, elles disent volontiers : « X... a beaucoup de lucidité, Y... en avait autrefois, elle n'en a plus maintenant; Z... en a rarement, mais à certains jours elle est tout à fait lucide ». Il ne faudrait peut-être pas repousser trop dédaigneu- sement l'histoire de cette divination thérapeutique exercée par les somnambules.

Il faut être plus réservé encore avant de nier toute clairvoyance dans le diagnostic des maladies. Il semble que naturellement, ins- tinctivement, pour ainsi dire, les somnambules soient incitées à parler de l'état de santé des personnes qui les entourent. Même sans qu'on leur demande une consultation, elles ont tendance à dire que tel ou tel qui leur parle ou qui les touche est malade du cœur, de la tête, ou de la poitrine. Tout se passe comme si elles ressentaient, par une vraie télépathie (organique plutôt que psychique), les affec- tions morbides des personnes qui sont près d'elles.

Cette télépathie organique s'aperçoit nettement dans toutes les paroles qu'elles prononcent. Alice, qui n'a jamais donné de consul- tations, et qui n'est ni somnambule, ni médium professionnelle,

18'JS, et surtout les divers ouvrages de H. L\sskkre (uu des premiers malades guéris à Lourdes), Notre-Dame de Lourdes, 4» édit., Paris, Palmé, 1885, et nouv. ôdit.j Paris, Sanard, 1898, 2 vol. in-4o.

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