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H6 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE

sciences métapsychiques ? Si un événement se produit, dont la probabilité n'est que de 100 000 > je n'irai pas en conclure que

c'est le hasard, et, si l'événement m'est indiqué, il me suffira de deux ou trois indications aussi peu probables pour me donner la certitude. Toute la question est de savoir jusque à quel point l'expérience a été bien faite. C'est à réaliser cette impeccable expérience que doivent se concentrer tous nos efforts.

Concluons donc que, par ces expériences auxquelles le calcul peut s'appliquer, la lucidité, ou transmission de pensée, existe, même chez les personnes normales, sans qu'on puisse invoquer l'hypnotisme ou le spiritisme. Autrement dit, il existe à peu près chez tous les hommes, même les moins sensibles en apparence, une faculté de connaissance autre que les facultés de connaissance habi- tuelles. Mais, chez les non-sensitifs, cette faculté de connaissance est extrêmement faible, presque négligeable.

Sans doute cette connaissance s'exerce plus facilement pour une grande émotion, pour une scène tumultueuse, que pour la repré- sentation d'un chiffre abstrait, ou d'une carte de jeu. Pourtant on réussit (très faiblement) même en employant un chiffre abstrait ou une carte de jeu.

Ainsi chez la plupart des non sensitifs la cryptesthésie n'existe

télépathique, et, si possible, prendre les noms de ceux qui auront répondu, pour savoir si, parmi les 30 élèves, il ne s'en trouve pas quelques-uns ayant, plus que les autres, des pouvoirs cryptesthésiques développés.

M. Carré, instituteur à Oissery, a eu l'obligeance de faire cette expérience. Avec télépathie, c'est-à-dire connaissance par lui du dessin, la probabilité étant de 1/36, sur 1.215 réponses (27 élèves), le nombre des succès a été de 31, le nombre probable était de 33; c'est tout à fait le hasard. Sans connaissance par l'institu- teur de la carte, le nombre des réponses a été de 1.125 (25 élèves) ; le nombre des succès a été de 48, alors que le nombre probable n'était que de 31. Il y a eu une différence notable entre les divers élèves. Le nombre probable sur 90 réponses pour chaque élève, étant de 2, il y en eut un qui a bien dit 7 fois ; deux autres, 6 fois.

Il y a là, à ce qu'il semble, ample matière à de nombreuses et curieuses recherches..

M. Warcollier a signalé aussi un ingénieux procédé ; c'est d'utiliser le jeu (ancien) dit de la rencontre. Soit les 13 cartes de carreau par exemple ; on prend les 13 cartes de pique et on choisit, pour en accoler à un des carreaux (qu'on n'a pas vu), un des piques (qu'on voit). La probabilité du succès, c'est-à-dire du

1 même point pour le carreau et le pique, est-ry. On peut intéresser le jeu, et

dire que le banquier payera 13 fois la mise à chaque rencontre et recevra 1 franc à chaque non rencontre. Le jeu est équitable et amusant. Le problème change-t-il si le banquier connaît la carte de carreau (télépathie) ou s'il l'ignore (lucidité) ?

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