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SQUELETTE DU TRONC.

même sens dans les deux sexes. Chez l’homme comme chez la femme le diamètre supérieur l’emporte sur l’inférieur, mais d’une quantité fort différente, ainsi qu’en témoignent les chiffres suivants :

Homme. Femme.
Diamètre bi-huméral. 39 35
Diamètre bi-trochantérien. 31 32

Le rôle que jouent dans la morphologie du tronc les diverses pièces osseuses qui en composent le squelette est considérable.

La colonne vertébrale, noyée au milieu des parties molles, ne laisse paraître à l’extérieur qu’une faible partie de ses détails anatomiques. Seule la crête formée par la suite des apophyses épineuses est sous-cutanée dans la plus grande partie de son étendue et occupe la ligne médiane postérieure du tronc. Les muscles saillants de chaque côté transforment cette crête épinière en une rainure plus ou moins profonde suivant les régions, mais au fond de laquelle on peut retrouver quelques détails des saillies osseuses. Ainsi, visibles aux reins, les apophyses épineuses disparaissent d’ordinaire à la région du dos, pour reparaître à la limite du cou, où la saillie de la « proéminente » (septième vertèbre cervicale) est constante ; elle constitue un point de repère usité dans les mensurations du tronc sur le vivant. Le plus souvent l’apophyse épineuse de la sixième vertèbre cervicale forme également une saillie moindre, mais bien appréciable. Au-dessus, la colonne cervicale s’enfonce plus profondément et disparaît même complètement au milieu des parties molles du cou.

Les courbures de la colonne vertébrale se retrouvent dans les formes générales de la partie postérieure du tronc. Les reins excavés répondent à la concavité de la courbure lombaire ; le dos arrondi, à la convexité de la courbure dorsale ; au cou, la concavité de la courbure cervicale est toujours atténuée, sinon redressée par la présence des muscles de la nuque.

Sous les formes partielles dues aux reliefs des muscles disposés à sa surface, le thorax maintient la voussure qui donne la forme générale de la poitrine. Ici plus qu’en aucune autre partie du corps, à l’exception du crâne toutefois, le squelette joue un rôle morphologique considérable, bien qu’il n’apparaisse immédiatement sous la peau que dans des limites fort restreintes. En arrière, je rappellerai la situation de la crête épinière dorsale. En avant, le sternum est sous-cutané dans toute sa hauteur, mais non dans toute sa largeur. Puis il faut encore signaler, en arrière, vers l’angle de l’omoplate, un tout petit espace triangulaire dont la dimension varie avec les mouvements de l’épaule. Partout ailleurs la cage thoracique est recouverte par des muscles.

Le sternum occupe le fond de cette rainure médiane peu profonde qui s’étend de la fourchette sternale au creux épigastrique.