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DES PROPORTIONS DU CORPS HUMAIN.

à la limite inférieure du menton. La tête elle-même est subdivisée en quatre parties.

La première section divise le front ; sur la seconde sont les yeux ; sur la troisième, le nez, et sur la quatrième, l’extrémité du menton à quoi l’on ajoute une cinquième partie, qui détermine la longueur du col.

La ligne du milieu, sur laquelle sont les yeux, doit être divisée en cinq parties ; la seconde et la quatrième sont occupées par les yeux. La longueur de chaque œil se divise en trois parties dont l’une est occupée par la prunelle. L’ouverture de l’œil est du tiers de sa longueur. La largeur du nez est égale à l’espace compris entre les yeux. La bouche a de longueur un œil et demi. Les oreilles s’étendent en hauteur depuis la ligne des yeux jusqu’à celle du nez.

La hauteur du corps, du sommet de la tête au sol, est divisée en huit parties, dont chacune égale la longueur de la tête, et ainsi réparties : la première et la plus élevée comprend la tête ; la seconde s’étend du menton jusqu’aux tetons ; la troisième, des tetons au nombril ; la quatrième, du nombril aux organes génitaux ; la cinquième, des organes génitaux à la moitié de la cuisse ; la sixième, de la moitié de la cuisse au dessous du genou ; la septième, du dessous du genou au dessous du mollet ; enfin la huitième, du mollet à la plante du pied. Le milieu du corps se trouve donc placé au niveau des organes génitaux.

Les principales mesures de largeur sont : deux têtes au niveau des épaules ; deux faces ou six longueurs de nez au niveau des hanches.

Le membre supérieur présente trois longueurs de tête ainsi réparties : depuis son attache à l’épaule jusqu’à l’articulation (?) du poignet, deux têtes du poignet à l’extrémité du doigt médius, une tête.

Il en résulte que la grande envergure, se composant des deux bras et de la largeur des épaules, égale huit têtes ou la hauteur totale de l’individu.

La main égale une face ou trois nez ; le pied a une tête de long.

Ainsi qu’on le voit, le canon de Jean Cousin est simple, rapportant toutes les dimensions du corps à la hauteur de la tête, subdivisée elle-même en quatre parties égales, répondant chacune à la longueur du nez ; et son application facile explique la faveur dont il jouit.

Il faut convenir néanmoins qu’il ne présente pas toute la précision désirable, et qu’il y règne quelques obscurités. Par exemple, la quatrième division qui marque le milieu du corps répond aux organes génitaux, mais à quel niveau de ces organes ? C’est ce qui n’est point dit. De même pour les subdivisions du membre inférieur, ou se trouve le milieu de la cuisse ? A quoi répond le dessous du genou, le dessous du mollet ? Parmi les mesures du tronc, le texte dit, d’un côté, que la deuxième division correspond aux tetons, et, à un autre endroit, qu’elle est placée au-dessous des pectoraux.