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MORPHOLOGIE.

sont d’autant plus accusées que le relâchement est plus complet. Lorsque le muscle se contracte (le membre étant toujours en extension), elles s’atténuent, et même chez certains sujets disparaissent complètement. La saillie inférieure du vaste interne, malgré un léger degré de flexion, persiste parfois chez les sujets très fortement musclés mais généralement elle disparaît, ainsi que celle du vaste externe, par l’effet de la distension des muscles, résultat d’une plus grande flexion du membre.


GENOU PENDANT LE RELACHEMENT DU MUSCLE QUADRICEPS.
(Plan latéral externe.)

GENOU, LE MUSCLE QUADRICEPS CONTRACTÉ.
(Plan latéral externe.)

Enfin, contrairement à ce que pensait Gerdy, ces formes existent souvent chez les plus jeunes sujets et aussi chez les femmes (voy. p. 234), mais atténuées, et parfois plus ou moins masquées par le tissu graisseux sous-cutané.

Les artistes, les anciens comme les modernes, ont représenté ces reliefs musculaires avec une sincérité et une exactitude vraiment remarquables[1].

Au point de vue morphologique, ces reliefs ont les caractères suivants. Celui du vaste externe, le plus haut situé, a une forme arrondie plus ou moins écrasée ; celui du vaste interne représente une sorte de bourrelet dirigé obliquement de haut en bas et de dehors en dedans. Inférieurement, il descend jusqu’au niveau de la partie moyenne de la rotule[2].

En arrière, il se prolonge par une extrémité arrondie jusqu’à la saillie allongée du

  1. Il suffira de citer, parmi les antiques, l’Achille, le Doryphore, l’Apollon Sauroctone, etc., et parmi les modernes, le David de Mercié, le Saint Jean-Baptiste de Rodin, etc.
  2. Les fibres inférieures du vaste interne descendent plus bas qu’on ne le dit généralement. Dans le relâchement du muscle et sur le cadavre, il est facile de constater qu’elles dépassent le bord supérieur de la rotule et atteignent communément le niveau de sa partie moyenne.