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MORPHOLOGIE.


Article VI. — MAIN. (Pl. 80, 81 et 82.)


La main termine le membre supérieur. Elle se compose de la main proprement dite et des doigts.

Les détails si complexes de la morphologie de la main sont trop connus pour que nous entreprenions ici des descriptions qui deviendraient vite fastidieuses et sont pour le moins inutiles. Je me contenterai d’établir la relation de la forme extérieure avec les dessous anatomiques.


Main proprement dite.


La main proprement dite, aplatie d’avant en arrière, présente une face antérieure ou paume de la main, une face postérieure ou dos de la main et deux bords latéraux libres ; le bord inférieur donnant naissance aux doigts.

La paume de la main, déprimée à son centre, se relève sur les bords en plusieurs saillies différentes de forme et de volume. La plus forte est située en dehors, elle répond à la base du pouce et porte le nom d’éminence thénar. Elle est composée de deux plans : l’un supérieur, saillant et ovoïde, repose par en haut sur les saillies osseuses du scaphoïde et du premier métacarpien, il répond à un groupe musculaire dont le relief uniforme ne se subdivise jamais ; l’autre, situé plus bas, déprimé et d’une étendue moindre, répond à l’extrémité externe d’un seul muscle, le court adducteur du pouce, qui devient superficiel en cet endroit. Au côté interne de la main, l’éminence hypothénar, due au groupe musculaire qui porte le même nom, s’étend dans toute la hauteur de la région, se continuant sans limites précises avec le creux médian d’un côté et avec le bord cubital de la main de l’autre. En haut, les deux éminences thénar et hypothénar se rejoignent, sans se confondre toutefois, et forment ce qu’on appelle le talon ou racine de la main. Plus bas, ces deux éminences s éloignent l’une de l’autre en s’écartant de l’axe du membre et circonscrivent ainsi le creux de la main, limité en bas par une autre saillie allongée dans le sens transversal et répondant aux reliefs des articulations métacarpo-phalangiennes. Cette dernière saillie n’est pas uniforme, elle reproduit d’ailleurs dans son ensemble la courbe du métacarpe à concavité antérieure, c’est-à-dire qu’elle se relève par ses deux extrémités qui répondent à la base de l’index et à la base du petit doigt. Elle est en outre marquée, dans l’extension des doigts, de petites saillies qui correspondent aux espaces interdigitaux et sont occasionnées par de petits pelotons graisseux refoulés par la tension que subissent, au niveau de chaque doigt, les parties aponévrotiques intimement adhérentes à la face profonde de la peau.