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FORMES EXTÉRIEURES DU TRONC.

On remarquera que le grand dorsal n’entre Pour rien dans les formes qui viennent d’être décrites, et que, distendu et relâché, ce muscle se moule exactement sur les parties profondes qui seules influent sur la morphologie de la région. En dehors, au contraire, le bord antérieur du grand dorsal forme un relief puissant dont l’obliquité s’accuse en haut et en avant, et qui recouvre presque complètement les digitations du grand dentelé contracté.

Le mouvement des épaules en arrière (pl. 89, fig. 2) s’accompagne toujours de l’aplatissement du dos, de la saillie de la poitrine et du renversement du torse en arrière. Le rapprochement des omoplates n’a pour limite que le contact des masses musculaires voisines. La région spinale est réduite latéralement à sa plus petite étendue. Elle est, dans sa moitié supérieure, occupée par les reliefs musculaires puissants du trapèze doublé du rhomboïde, et ces reliefs arrivent à se toucher sur la ligne médiane. La région scapulaire se distingue par l’accentuation de ses saillies musculaires, grand rond, sous-épineux, tiers postérieur du deltoïde. Quant à la région sous-scapulaire, elle s’efface sous la contraction du grand dorsal, dont la ligne d’insertion des fibres charnues sur l’aponévrose devient très apparente. Toute la région des reins est parcourue de striations qui continuent la direction des fibres du grand dorsal, et qui sont dues à la traction de la large aponévrose qui lui sert d’insertion.

Latéralement, le bord antérieur du grand dorsal devient oblique en haut et en arrière, et découvre, dans une grande étendue, les digitations aplaties du grand dentelé non contracté.


Article VI. — MOUVEMENTS DU BRAS.


Les mouvements du bras se passent premièrement dans l’articulation scapulo-humérale qui, grâce à la disposition des surfaces articulaires, est d’une excessive mobilité et permet les déplacements du membre dans toutes les directions. Mais ils ne se complètent et s’achèvent que grâce aux déplacements associés de l’omoplate. Ainsi, dans l’élévation du bras, l’omoplate subit un mouvement de rotation en vertu duquel son angle inférieur est entraîné en dehors et en avant, pendant que l’angle supérieur s’abaisse. Le bras étendu horizontalement, porté en avant ou en arrière, entraîne l’omoplate dans le même sens.

Nous ramènerons les mouvements du bras aux suivants :

1° Mouvements dans un plan vertical et parallèle au corps. Ils se produisent autour d’un axe de rotation antéro-postérieur ; le membre supérieur parcourt ainsi presque un demi-cercle dont le centre est à l’articulation scapulo-humérale. A son départ, il s’éloigne du tronc en dehors, devient bientôt horizontal (élévation horizontale du bras), puis continuant