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FORMES EXTÉRIEURES DU TRONC.

Les muscles spinaux sont la cause d’un autre sillon oblique dirigé dans le même sens, mais situé plus bas et qui, par sa plus grande constance, mérite, à notre avis, de fixer la limite des reins et de prendre le nom de sillon lombaire supérieur. Il est occasionné par le relief des fibres charnues sur l’aponévrose d’insertion. (Voy. pl. 40.) Sa situation est variable et dépend de la longueur de ces mêmes fibres charnues. Il en est de même d’ailleurs du sinon décrit par l’insertion des fibres charnues du grand dorsal. On comprendra facilement l’aspect variable que doit présenter la région lombaire, au voisinage de sa limite supérieure, suivant que le grand dorsal et les spinaux appartiendront, l’un ou l’autre, ou tous deux à la fois, au type des muscles courts ou à celui des muscles longs, il en résultera pour les deux sillons dont il s’agit soit un éloignement, soit un rapprochement, soit même une sorte de fusion par superposition.

Par contre, la limite inférieure des reins est d’une grande fixité, elle repose sur le squelette dont les variations sont peu considérables. Elle est remarquable par la présence de deux fossettes, fossettes lombaires latérales, l’une supérieure et l’autre inférieure. Gerdy n’en signale qu’une seule, c’est la fossette lombaire latérale supérieure. Elle correspond au sinus ouvert en dehors que présente la crête de l’os des iles, au niveau du tiers postérieur de sa longueur. Elle se trouve donc tout près de l’angle externe de la région et immédiatement au-dessous de l’insertion du sacro-lombaire à cette portion de l’os. Une seconde fossette, non moins remarquable, est située un peu plus bas, vers le milieu du bord inférieur de la région, et répond à une saillie osseuse, l’épine iliaque postérieure et supérieure, transformée en dépression par le relief des masses charnues qui s’y attachent. La fossette supérieure s’efface quelquefois par suite d’une surcharge graisseuse dont nous parlerons à l’occasion des flancs ; souvent, pour la même cause, elle est en quelque sorte refoulée un peu par en bas. La fossette inférieure est beaucoup plus fixe. C’est la seule d’ailleurs qui existe chez la femme.

La région lombaire est traversée, en son milieu, par le sillon lombaire médian qui continue la raie du dos. Large et profond, ce sillon correspond, sur le squelette, à la crête spinale transformée en gouttière par les muscles puissants qui le bordent de chaque côté. Néanmoins, il est fréquent de voir les apophyses épineuses des vertèbres lombaires se révéler à l’extérieur par une série de saillies. nodulaires occupant le fond du sillon. Ces saillies, parfois irrégulières, ne se montrent généralement qu’au nombre de trois ou quatre. Elles sont toujours fort discrètes dans la station droite. Il en est autrement dans la flexion forcée du tronc en avant, ainsi que nous le verrons plus loin.

Le sillon lombaire médian descend jusque sur le sacrum, vers la moitié inférieure duquel il s’efface complètement. Près de sa terminaison, il est marqué généralement d’une dépression (fossette lombaire médiane), située un peu au-dessus du niveau des fossettes