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MORPHOLOGIE.

Chez les sujets très maigres, les couches musculaires peu épaisses laissent apparaître dans toute la région le dessin des côtes saillantes et des espaces intercostaux déprimés.


Article III. — VENTRE.


Le ventre ou abdomen est toute la portion du torse comprise entre la poitrine et le bassin. Il doit être divisé en trois régions : en avant, le ventre proprement dit ; en arrière, les reins ou lombes ; sur les côtés, les flancs.


§ 1. — Ventre proprement dit. (Pl. 77.)


Le ventre proprement dit est limité en haut par l’échancrure antérieure de la poitrine, en bas par l’échancrure antérieure du bassin, et sur les côtés par les sillons verticaux (sillons latéraux du ventre) qui le séparent des flancs.

Il est parcouru, de haut en bas, sur sa ligne médiane, par un sillon de profondeur inégale qui s’efface à quelques travers de doigt au-dessous de l’ombilic. Ce sillon est dû aux reliefs que forment, de chaque côté, les muscles droits de l’abdomen, et sa disparition, à la partie inférieure du ventre, est la conséquence du rapprochement qui s’opère à ce niveau entre ces deux muscles.

L’ombilic se trouve environ à égale distance de l’extrémité de l’appendice xiphoïde et du pubis.

Sur les côtés de la ligne médiane, s’observe le plan des muscles droits de l’abdomen dont les intersections aponévrotiques se lisent très facilement chez les sujets bien musclés : le nombre de ces intersections varie avec les sujets, elles sont généralement au nombre de trois. Les anciens les ont régularisées, en schématisant les plans quadrilatères qui en résultent et se partagent la surface du muscle.

L’intersection la plus inférieure se trouve au niveau de l’ombilic, la plus élevée n’est qu’à quelques travers de doigt du creux épigastrique, et la moyenne, à égale distance des deux. L’intersection supérieure, la plus importante au point de vue des formes extérieures, a pour conséquence de reporter à son niveau, ainsi que je l’ai déjà dit, le sillon qui marque l’échancrure antérieure de la poitrine. La partie supérieure des muscles droits comble ainsi le sommet de l’angle formé par les rebords costaux, d’où résulte pour l’échancrure antérieure de la poitrine, sur le modèle, une forme se rapprochant du plein cintre, pendant que, sur le squelette, elle est manifestement angulaire.

D’ailleurs, la forme de l’échancrure antérieure de la poitrine varie avec les sujets, et, sur les individus très maigres, les formes du squelette sont prédominantes.