Page:Richer - Anatomie artistique, 1.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
174
MORPHOLOGIE.

dans toute l’étendue de la région. Il augmente de haut en bas, de façon à acquérir sa plus grande épaisseur au niveau du mamelon et dans toute la partie inférieure, de telle sorte que la saillie que présente la région mammaire en ce point n’est pas due seulement au développement musculaire, mais aussi à l’accumulation d’une certaine quantité de graisse. Ces différences d’épaisseur du pannicule adipeux se retrouvent, toute proportion gardée, même chez les gens maigres.

Chez la femme, la présence de la glande mammaire donne à la région son aspect particulier. Je ne m’étendrai pas sur la forme si variable du sein lui-même, dont le relief est dû, non seulement à la glande mammaire, mais à une quantité assez considérable de tissu adipeux. Mais il n’est pas sans intérêt de déterminer exactement sa situation. La mamelle occupe la partie inférieure et externe de la région pectorale dont toute la partie supérieure est libre. Elle regarde en avant et en dehors, et le mamelon se trouve situé à la partie la plus saillante au point de rencontre des deux plans. Le bord inférieur dépasse la limite du muscle grand pectoral et empiète sur la région sous-mammaire, qui se trouve d’autant rétrécie chez la femme. Dans la jeunesse et lorsque la mamelle est peu volumineuse, son demi-globe se détache très nettement du plan sur lequel elle repose. Le bord antérieur de l’aisselle se dessine au-dessus d’elle, et un espace médian de plusieurs travers de doigt, sépare les deux seins. Lorsque, au contraire, la mamelle est volumineuse, ce qu’elle doit surtout à l’accumulation graisseuse, ses limites sont beaucoup moins nettes. Elle se confond en haut avec la région pectorale envahie elle-même par la graisse, pendant que le sillon qui la borde en bas est d’autant plus profond qu’elle retombe plus bas sous l’influence de la pesanteur. Enfin les deux mamelles arrivent presque à se joindre sur le milieu.


§ 3. — Région sous-mammaire. (Pl. 77 et pl. 79.)


La région sous-mammaire est limitée : en haut, par la région mammaire ; en dehors, par la saillie verticale du grand dorsal ; en bas, par le sillon supérieur du flanc, le sillon qui suit le rebord des fausses côtes et le sillon dû à la première intersection aponévrotique du muscle grand droit de l’abdomen ; en dedans, par le creux épigastrique et le sillon médian qui sépare les deux muscles grands droits.

On voit, d’après cette délimitation, que cette région, qui par l’extérieur paraît circonscrite d’une façon assez naturelle, ne possède pas un seul muscle qui lui appartienne en propre. Nous y trouvons, en effet, les portions de trois muscles différents la partie antérieure et inférieure du grand dentelé, la moitié supérieure environ du grand oblique de l’abdomen et l’extrémité supérieure du muscle grand droit.

Bombée dans son ensemble, ce qui tient à ce que les faisceaux musculaires sont