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MORPHOLOGIE.


Article III. — MOUVEMENTS DE LA TÊTE ET DU COU.


Nous avons vu, au chapitre de l’anatomie, que les mouvements de la tête sur la colonne vertébrale se passaient dans les articulations des deux premières vertèbres cervicales (atlas et axis), entre elles et avec l’occipital (voy. p. 24 et pl. 4). Ces mouvements sont de trois espèces : 1° mouvements de rotation qui ont lieu dans l’articulation de l’atlas et de l’axis ; 2° mouvements de flexion et d’extension ; 3° mouvements d’inclinaison latérale, ces deux derniers mouvements ayant lieu dans l’articulation de l’atlas et de l’occipital.

Nous avons vu, d’autre part, comment la colonne cervicale était la partie la plus mobile du rachis, et comment s’exécutaient les mouvements dont elle était susceptible et qui sont également de trois espèces : rotation, flexion et extension, inclinaison latérale. On peut remarquer que ces mouvements sont les mêmes que ceux de la tête.

Je n’ai pas à revenir sur le mécanisme de ces diverses articulations exposé plus haut et avec détail. Les mouvements de la tête sont rarement isolés de ceux du cou ; les uns et les autres se confondent et se complètent, agissant le plus souvent dans le même sens. Aussi ne séparerons-nous pas, dans l’étude qui va suivre, les mouvements de la tête et ceux du cou.


§ 1. — Mécanisme articulaire.


Dans les mouvements autour d’un axe transversal (flexion et extension), la tête, par l’intermédiaire des condyles de l’occipital, roule sur les cavités glénoïdes des masses latérales de l’atlas. Dans la flexion, le maxillaire inférieur vient à la rencontre de la convexité antérieure de la colonne cervicale ; dans l’extension, l’occipital descend en arrière. Ce dernier mouvement a le plus d’étendue.

Lorsque la colonne cervicale continue le même mouvement, l’amplitude en est considérablement augmentée, et la tête ne roule plus seulement sur elle-même, mais subit en même temps un mouvement de translation dans le plan antéro-postérieur, le menton se rapprochant du sternum qu’il touche presque en avant, et, en arrière, l’occiput arrivant à quelques centimètres de la saillie de la proéminente.

Dans la flexion, la colonne cervicale, convexe en avant, se redresse et se courbe même dans le sens opposé, de telle sorte qu’elle continue la courbure de la région dorsale, les deux régions ne formant plus qu’une seule et même courbe inclinée dans le même sens. Dans l’extension, au contraire, l’incurvation normale de la colonne cervicale s’accentue. Dans le mouvement de rotation, la tête et le cou sont entièrement solidaires. La rotation de l’une