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MORPHOLOGIE.

Au-dessous de l’oreille, et en arrière de la mâchoire, se trouve creusée la dépression sous-auriculaire limitée en arrière par la saillie mastoïdienne et le bord antérieur du muscle sterno-mastoïdien. Cette saillie très prononcée est séparée de l’oreille par un sillon profond qui limite la partie adhérente du pavillon et conduit en bas à la fosse sous-auriculaire.


Article II. — FORMES EXTÉRIEURES DU COU.


Le cou est la partie du corps qui supporte la tête et l’unit au tronc.

Ses limites sont les suivantes :

Du côté de la tête, le cou commence, en arrière, au niveau d’une ligne courbe horizontale partant d’une apophyse mastoïde pour aboutir à l’autre et suivant la direction de la ligne courbe supérieure de l’occipital. En avant, le cou est séparé de la face par une ligne qui, partant également des apophyses mastoïdes, descendrait en arrière du maxillaire inférieur.

Du côté du tronc, les limites du cou, très précises en avant, sont plus indécises en arrière. En avant, le cou s’arrête naturellement aux saillies claviculaires. Sur les côtés, il convient de le laisser s’étendre, jusqu’aux extrémités externes de la clavicule, et en arrière, il est borné par une ligne tout artificielle qui part de ces saillies osseuses latérales pour rejoindre, sur la ligne médiane, la saillie de la septième vertèbre cervicale, dite proéminente.

On voit que le cou, ainsi délimité, est loin d’être dans son ensemble uniformément arrondi. En effet, dans sa moitié supérieure où il est presque rond en arrière, il porte en avant la forte brèche comblée par la moitié inférieure de la face. Dans sa moitié inférieure, si, par contre, il s’approche davantage en avant de la forme ronde, il s’en éloigne en arrière et sur les côtés, où il s’élargit considérablement.

La colonne cervicale, qui forme le squelette du cou et en maintient les proportions, n’est susceptible, suivant les individus, que de faibles changements de hauteur. Nous avons vu, en effet, que la colonne vertébrale dans son ensemble est la partie du squelette qui présente les dimensions les plus fixes, quelle que soit la taille dont l’accroissement résulte plus particulièrement du développement des membres inférieurs.

La longueur du cou, si variable suivant les sujets, dépend donc presque uniquement de la variabilité de sa limite inférieure formée par la ceinture osseuse scapulo-claviculaire. Le cou long, en effet, s’accompagne d’épaules tombantes ; les épaules élevées, au contraire, font le cou court. Dans le premier cas, la clavicule est oblique en dehors et en bas ; dans le second, elle est oblique en dehors et en haut[1].

  1. Les anciens, rapporte Malgaigne, pensaient que le cou grossissait chez la femme immédiatement après les premières approches de l’homme, et cette idée s’est conservée dans le peuple jusqu’à nos jours. Ainsi quelques matrones mesurent encore la circonférence du cou d’une jeune mariée le jour et le lendemain des noces ; d’autres