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FORMES EXTÉRIEURES DE LA TÊTE ET DU COU.

et que sa base se trouve contenue dans un plan vertical légèrement incliné en bas et en même temps fortement dévié en dehors et en arrière. Cette dernière direction en dehors et en arrière est également suivie par l’axe transversal de l’œil (on désigne ainsi la ligne droite qui passerait par les deux commissures des paupières), de telle façon que l’angle interne de l’œil est situé sur un plan antérieur à celui de l’angle externe. Cet axe transversal ne paraît pas généralement parfaitement horizontal. Il se relève un peu en dehors, disposition qui, exagérée, constitue un des caractères du type de la race jaune.

Le globe de l’œil, ainsi que je l’ai déjà dit, n’apparaît que partiellement au travers d’une véritable boutonnière cutanée formée par les paupières. Dans l’occlusion de l’œil, les deux paupières se touchent par leur bord libre, et la plus grande partie de la course est fournie par la paupière supérieure qui descend au devant du globe oculaire en se moulant sur lui, pendant que la paupière inférieure ne remonte que très légèrement. La surface de la paupière supérieure est marquée d’un ou deux plis qui suivent à peu près la courbure de son bord libre. Quand elle est relevée, elle disparaît dans sa plus grande étendue sous un repli de la peau, ne montrant plus qu’un rebord plus ou moins large, suivant les individus, et généralement plus large en son milieu, au-dessus de la pupille, qu’aux extrémités, au voisinage des commissures. La paupière inférieure offre quelques rides légères qui, de l’angle interne, se dirigent obliquement en bas et en dehors.

Le bord libre des paupières, garni de cils plus longs à la paupière supérieure qu’à l’inférieure, s’y présente sous un aspect fort différent. Supérieurement, il disparaît sous l’ombre des cils ; inférieurement, au contraire, il incline en avant son épaisseur où la lumière se réfléchit vivement et trace une ligne lumineuse entre le globe oculaire et la ligne sombre formée par les cils. Enfin le bord de la paupière supérieure décrit un arc beaucoup plus accentué que celui de la paupière inférieure.

Au-dessus de la paupière supérieure, se trouve une dépression variable, mais toujours plus marquée en dedans qu’en dehors et qui la sépare du relief formé par l’arcade sourcilière. En bas, la paupière inférieure n’est séparée du bord inférieur de l’orbite que par un sillon large et peu profond.

Les deux angles de l’œil, dont nous avons déjà indiqué plus haut la direction et la position relative, sont très différents l’un de l’autre. L’interne est marqué par une sorte d’échancrure allongée au fond de laquelle ou observe la saillie rougeâtre de la caroncule lacrymale ; de cet angle part, se dirigeant en dedans et légèrement en haut, une saillie allongée qui reflète vivement la lumière et qui est formée parle tendon du muscle orbiculaire palpébral. L’angle externe de l’œil est marqué d’un pli qui prolonge en bas et en dehors le bord libre de la paupière supérieure.

Il nous reste à parler maintenant de la portion du globe de l’œil visible par l’ouverture