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VEINES.

sang veineux a pour effet de gonfler les veines, qui dessinent alors sous la peau leurs moindres ramifications, comme il arrive si l’on place un lien à la racine d’un membre. Un résultat analogue peut être atteint dans des conditions purement physiologiques. Par exemple, dans le phénomène de l’effort, la suspension de la respiration et la contraction musculaire entravent le cours du sang dans les grosses veines du cou, qui se gonfle et se congestionne, ainsi que la face elle-même. L’exercice, en activant la circulation, augmente la quantité de sang qui circule dans les veines. Enfin la contraction musculaire a pour effet de comprimer les veines profondes et de faire refluer le sang dans les veines superficielles, qui paraissent alors plus gonflées. Je me contenterai de signaler ici quelques veines superficielles que les artistes sont souvent appelés à représenter.


I


Au cou, on voit, dans les efforts, saillir une grosse veine qui coupe obliquement la direction du sterno-mastoïdien. (Pl. 73, fig. 1.) C’est la veine jugulaire externe qui née de la réunion des veines superficielles du crâne, parmi lesquelles la temporale est parfois très apparente, se dirige de l’angle de la mâchoire vers la fosse sus-claviculaire, dans laquelle elle pénètre immédiatement en dehors de l’insertion du sterno-mastoïdien. Parmi les affluents de cette veine qui sont parfois visibles à la face, il faut noter la veine frontale ou préparate qui descend sur le milieu du front, et la veine angulaire qui la continue en suivant le sillon nasal ; la veine faciale se perd généralement dans les tissus de la joue.

Au torse, une seule veine est à citer, la tégumenteuse de l’abdomen, qui ne se voit encore que rarement. Elle descend du bas-ventre, traverse obliquement le pli de l’aine pour gagner la saphène interne au moment où cette dernière se jette dans les veines profondes de la cuisse.


II


C’est aux membres que le plan veineux superficiel est le plus développé. Il apparaît surtout chez les sujets maigres et chez ceux qui sont habitués aux exercices corporels violents. La raison en est facile à donner : chez les premiers, elle réside dans l’absence de la graisse qui enveloppe les vaisseaux et en masque les reliefs ; chez les derniers, elle consiste dans un développement exagéré des veines superficielles, produit par les congestions répétées dont elles sont l’objet par suite de la contraction musculaire qui chasse vers elles le sang des veines profondes, ainsi que je l’ai dit plus haut.

Au membre supérieur (Pl. 72), les veines superficielles occupent à leur origine le plan