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J’ai bâti sur son tronc l’inébranlable assise
Du sanctuaire auguste où la loi se précise ;
Et c’est par lui, par moi, par les mois que j’ai dits,
Qu’il sera stable et sûr, le futur paradis
Auquel il faudra bien qu’enfin l’on aboutisse,
Quand il aura pour clef de voûte la Justice.

Si le faîte n’est pas encore au monument.
S’il lui manque toujours, fixée absolument,
Cette clef sans laquelle il n’est point de durée,
C’est que ton âme, à loi, n’est pas toute épurée,
Humanité que dans les étreintes du mal
Tiennent tes souvenirs de l’antique animal
Que tu fus aux premiers vagissements du monde
Né du feu dévorant et de la boue immonde.