Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/76

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


II


— Mets donc le nez dans un livre.
Vis-tu pour ne penser pas ?
Tantôt, fou, tu cours d’un pas
Si prompt qu’on ne peut te suivre.

Tantôt, tombant, las, lourd, ivre,
Tu dors, repu de repas,
Sur des corps aux gras appas.
Pauvre brute, est-ce là vivre ?

— Frère, plus que toi je vis.
De désirs inassouvis
Ma chair toujours allumée

S’use à ces brasiers ardents.
Le monde n’est que fumée.
Flambons pour voir clair dedans !