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En revanche, sois charitable
À ceux qui cherchent en pleurant.
Les agneaux que la nuit surprend
Reconduis-les à leur étable.

Que ta main porte en tout chemin
La lanterne de Diogène,
Et pour écarter qui te gêne
Tiens sa trique de l’autre main.

Mais ne perds pas en vaines luttes
Ni vaines charités le temps.
Car les jours marchent, haletants,
Au son des tambours et des flûtes.

Marche aussi. Ne t’arrête pas
Pour répondre au fou, s’il te tape,
Non plus pour soigner à l’étape
Les blessés voisins du trépas.

Aux noyés ne tends pas des perches,
Ne mets point aux aveugles-nés
Des lunettes dessus le nez.
C’est le possible que tu cherches,