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MES PARADIS

Sous un vent de deuil seraient ramenées
Vers tes îles d’or noir aux funèbres talus
Fleuris de solanées.
Douleur du cœur, Douleur aux mains empoisonnées,
Douleur dont les poisons sont aussi des saluts,
Je te bénis ; que te soient pardonnées
Ces épouvantables journées !
Oui, je vaux mieux après qu’avant je ne valus.
Mais puisque j’ai compris ainsi que tu voulus,
Mais puisque j’ai compris, Douleur, ne reviens plus !
Que de telles heures ne me soient plus
Aux tintements du glas sonnées !
Et puisque j’ai compris, Douleur, ne reviens plus,
Ne reviens plus, ne reviens plus !