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MES PARADIS


XXII


Les plus folles images sont vaines
À vous rendre, ô regards entre amants.
Ô rosiers dont les fleurs diamants
Versent du plomb fondu dans les veines,

Ô poignards que l’on boit comme un vin,
Ô flambeaux de discours sans paroles,
Ô déroulement de banderoles
Sous des flots dont on est le sylvain.

Ô ciel d’eau sur quoi voguent des flûtes.
Ô lac d’or roucoulant de pigeons,
Ô Sirènes au haut des donjons
D’où s’envolent nos cœurs en volutes,