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MES PARADIS


VIII


Et cette autre où, le dos vautré dans les élymes,
On contemplait le ciel plein d’étoiles sublimes
En se disant : « Un seul de ces diamants clairs,
« Planté dans mes cheveux, ceindrait mon chef d’éclairs
« Et l’illuminerait de clartés immortelles
« Faisant s’agenouiller les hommes devant elles.
« Mais non ! Ces vœux sont fous ; les étoiles trop loin.
« Pas une ne me voit seulement dans mon coin.
« Ces diamants, par quoi la royauté s’atteste,
« Jamais, même du plus petit, du plus modeste,
« Mes obscurs désespoirs ne s’en couronneront. »
Et voici qu’on se sent une brûlure au front.
On se dresse, effaré tout ensemble et superbe.
Un vent d’aigres rumeurs court parmi les brins d’herbe.