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MES PARADIS



L’impératrice du levant,
La douce,
Morne terre où rien de vivant
Ne pousse !

Ah ! fût-ce un lichen de rocher,
Dur, rêche !
J’aurais la bouche, à le mâcher,
Si fraîche !

Fût-ce un poison au lait baveux
Et blême
Qui vous glace le cœur, j’en veux,
Je l’aime !

Soudain, ô vision, ô choc,
Ô joie !
Quoi donc, dans le creux de ce roc,
Rougeoie ?

Aux feux du gouffre incandescent,
Sans ride,
Où le soleil sanglant descend,
Torride,