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MES PARADIS



Soit ! Nul, sur ce roc sans base,
N’aura son jardin, sa case,
Son puits.
Nul, chez toi, spectre de terre,
Ne sera propriétaire.
Et puis ?

Une heure est quand même une heure.
Je te bénirai, demeure
D’un soir,
Où j’aurai pu, comme à table,
Sur quelque chose de stable
M’asseoir.

Tu me seras toujours douce
Pour cette heure où dans la mousse
Parmi
Tes fleurs au bouquet sauvage,
J’aurai, rêvant l’arrivage,
Dormi.

Pour ces instants qu’on y coule
Loin du roulis de la houle,
Coin frais,