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LES ÎLES D’OR



Les seuls qui pour un jour, deux jours,
Vous offriront d’humbles séjours,
Et qu’il faudra quitter toujours ;

Toujours, car même dans leurs anses
Vous n’aurez à vos suffisances
Sûrs loisirs ni longues plaisances,

Car parmi les flux et reflux
Ces îles aux pieds vermoulus
N’ont pas jeté l’ancre non plus,

Et près de leur terre mouvante
Si vous attendez trop qu’il vente,
Souvent vous aurez l’épouvante

De sentir, un soir de gros temps,
Au souffle d’étranges autans
Osciller ses bords hésitants,

Et de la contempler qui tangue,
Roule, grouille, elle et sa calangue
Et vous verrez, la face exsangue,