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MES PARADIS


C


« Ô moi, mon pauvre moi, parle, fais-toi connaître !
« Je te cherche ; j’ai soif de t’aimer ; je te veux. »
Et voici que de tous les recoins de mon être

Un ouragan de cris répondant à mes vœux
Monte, où j’entends crier mon être fibre à fibre,
Du bout de mes orteils au bout de mes cheveux.

Et l’ouragan est tel que je perds l’équilibre
Et que je chois, la tête entre mes deux poings clos,
Sourd, soûl, fou, me croyant une conque qui vibre,

Pleine de tous les vents, grosse de tous les flots.