Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
MES PARADIS


XCIV


Puisque tu n’as au dos que des embryons d’ailes,
Renonce à t’envoler, et de tes bras manchots
Ne tente pas en vain l’essor des hirondelles.

Arrange-toi, tant bien que mal, dans tes cachots.
Tâche que nul rayon du dehors n’y pénètre,
Nulle brise, apportant l’espoir des pays chauds.

Pour oublier l’azur que tu ne peux connaître,
Fixe à terre tes yeux dans l’ombre emprisonnés,
Après avoir bouché ta porte et ta fenêtre,

Et que ton horizon soit le bout de ton nez.