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DANS LES REMOUS


LIII


Ne va pas t’indigner, mon cœur. Cela t’enseigne
Quelles pitiés auront tes frères généreux,
Et qu’il faut leur cacher le trou par où l’on saigne.

Garde tes désespoirs, jouissances pour eux.
Bois ta souffrance ainsi qu’un ivrogne égoïste
Qui solitairement hume un vin savoureux.

Puisqu’on achève ici les blessés qu’on assiste,
Ne parais pas blessé, pose en riant ta main
Sur ta blessure ; et si le flot de sang persiste,

Drape-toi dans sa pourpre en empereur romain.