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MES PARADIS


XLIX

BALLADE DE L’ORGUEIL


Si tu veux gagner la bataille
De la vie, il faut être fier.
Les vaincus vont, ployant la taille,
Baissant le nez. Tel le frater
Qui dans ses doigts bave un pater.
Toi, marche l’air crâne, et soulève.
Pour marcher fort et pour voir clair,
L’orgueil flamboyant comme un glaive.

Frappe d’estoc, frappe de taille.
Coupe la queue à l’hydre, au ver.
Laisse dire à la bigotaille
Que ton arme est faite d’un fer
Sorti des forges de l’enfer.