Page:Richepin - Mes paradis, 1894, 2e mille.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
117
DANS LES REMOUS


Devant ce regard aveuglant,
Tout sang, même bleu, tourne en glaire.
Ô grand chêne, tu sors d’un gland.

C’est ce gland que vous arrosez,
Pleurs de la sueur populaire,
Qu’on blague, et qu’avec des baisers
Comme un trésor miraculaire
On devrait mettre en scapulaire.
Le peuple est le ventre sanglant
D’où naît le grand homme stellaire.
Ô grand chêne, tu sors d’un gland.

ENVOI

Prince, tu vas en vexillaire
De ta noblesse, et, te gonflant,
Tu te compares, séculaire,
Au grand chêne. Tu sors d’un gland.