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DANS LES REMOUS


XXIX


Je connais deux vieillards qui se disent je t’aime
Comme aux jours printaniers où chantaient leurs vingt ans :
Leur vie est une fugue avec ce simple thème.

Sur l’orgue aux flûtes d’ange, aux clairons éclatants,
Ils ont su varier le thème en cent manières,
Passant par tous les tons, rythmé par tous les temps.

Toujours ont reparu les notes printanières.
Ce n’est plus aujourd’hui l’allégro des baisers.
Ô modulations d’andante, les dernières !

Mais le thème y revient en accords apaisés.