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LE CHEF-D’ŒUVRE DU CRIME
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Desroses pourrait passer pour le Dante de l’enfer moderne, Il n’en est que le Disdéri. Mais c’est de la photographie en couleurs. Il a la touche. Il écrit. Il va même jusqu’à savoir analyser. Il sondera peut-être les reins de sa génération, qui les a bien malades. » — (Louis Veuillot. — Univers.)

« Chef-d’œuvre en effet, ce Chef-d’œuvre du crime ! Et pas si crime ! Car cette plume a des éclairs d’épée et des tranchants de scalpel. Elle pousse des bottes terribles à la sérénité du crime et la découpe en anatomie, bien qu’elle lui tisse une auréole de moulinets flamboyants. On y voit plus clair, voilà tout ! C’est la clarté sulfureuse que jette l’œil du diable, d’ailleurs ; et c’est aussi le doigt du diable, que ce doigt enragé de M. Anatole Desroses troussant la robe du crime et montrant le cœur humain sans feuille de vigne. Il me plaît, ce M. Anatole Desroses, qui aurait dû s’appeler Desépines ou Desorties ; il me plaît comme un vice. » — J. Barbey d’Aurevilly. — Constitutionnel.)

Sarcey fit sur le Chef-d’œuvre du crime une conférence au boulevard des Capucines. Il établit des comparaisons avec Hoffmann et Edgar Poë, toucha deux mots de l’art dramatique à propos des préparations psychologiques qui amenaient les scènes de meurtre, fit une digression sur le genre du vaudeville, une autre sur l’école normale, une troisième sur l’essence de la digression, et finalement appela l’auteur un quart de génie, tout en lui tapant familièrement sur le ventre.

En somme, il y eut un concert d’éloges, à part les criailleries indispensables des envieux, des sots, des prud’hommes et autres menus vérons du journalisme.