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les caresses
Ô douce gerbe liée
Avec des rubans d’aurore,
Fraîche rosée oubliée,
Me parfumez-vous encore ?
Hélas ! bouquets éphémères,
Depuis cette heure lointaine
Combien de larmes amères
Ont coulé dans ma fontaine !
Des choses se sont passées
Qui m’ont changé ma jeunesse
Beaucoup trop, ô trépassées,
Pour que je vous reconnaisse.
Le dur amour qui ravage
Dans mon cœur a pris racines,
Comme un grand rosier sauvage
Aux épines assassines.
Qu’êtes-vous près de ces roses
Sanglantes, éblouissantes,
Ô pâquerettes écloses
Dans les prés aux vertes sentes ?
Qu’est votre parfum qui rôde
Évaporé dans la brise,
Près de l’odeur âcre et chaude
Qui me pénètre et me grise ?