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Mes désirs caressants traînent dans tes chiffons.
Tu dois me voir passer dans tes miroirs profonds.

Mon amour a muré ton corps dans une geôle.
Mon souvenir jaloux t’a marquée à l’épaule.

Mon souvenir te tient comme dans un gluau.
Cette chemise en soufre est collée à ta peau.

Le jour, quand ton pouls bat la charge de la fièvre,
C’est que mon souvenir vient te mordre à la lèvre.

Le soir, quand ton sang bout comme un damné d’enfer,
C’est que mon souvenir vient allumer ta chair.

La nuit, quand ton sommeil est un combat sans trêves,
C’est que mon souvenir vient violer tes rêves.