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thermidor

IX


La salive de tes baisers sent la dragée
Avec je ne sais quoi d’une épice enragée,
Et la double saveur se confond tellement
Que j’y mange à la fois du sucre et du piment.
C’est dans le même instant l’eau courante et la braise ;
C’est plus chaud qu’un alcool et plus frais qu’une fraise ;
Et ton souffle s’y mêle et me monte au cerveau
Comme le vent du soir grisé de foin nouveau.