Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
CARNAVAL

Il y réfléchit deux ou trois éternités.
Puis il saisit ce rien qui n’était pas encore,
Ce rien mystérieux que son néant décore,
Ce rien, sans doute las d’être un rien incompris,
Ce rien qui n’est que rien pour nous, faibles esprits,
Mais qui devait pourtant être un peu quelque chose ;
Car il le prit, lui, l’X, lui, la Première Cause,
Souffla dessus, lui mit un endroit, un envers,
En fit une cuvette et vomit l’univers.
Voilà, certe, une étrange et ridicule histoire.
Dire que c’est pourtant la vérité notoire
Des prêtres, qui, parlant de cet acte profond,
S’ils changent les détails, sont d’accord sur le fond !