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LA VIE
Elle volait, l’aventurière,
Cherchant l’idéal, la prière,
Le beau, le vrai, la foi, l’amour ;
Comptant après sa moisson faite
Trouver toute la ruche en fête
De son retour.
Mais elle a fini sa volée
Dans une lande désolée
Aux rocs aigus, aux fleurs de mort,
Où poussent le buis et la câpre.
Où l’ombre tombe, où là bise âpre
Siffle et vous mord.
Ses sœurs s’en retournaient comme elle,
Et tourbillonnaient pêle-mêle
Sous un ciel bas, couleur de mer,
Et dans la ruche abandonnée
Ne rapportaient de leur journée
Qu’un miel amer.
Maintenant elle est revenue,
Lasse des fleurs et de la nue,
Sur le sol aux senteurs d’égout,
