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LA CHANSON DU SANG

Lorsque l’ivresse opportune
N’a point noyé mon souci,
Vite, pour qu’il soit roussi,
A sa barbe je pétune.
Et le lâche empoisonneur
Qui corrompait mon bonheur,
Éternuant, pris de rhume,
Se sauve à ce feu vermeil,
Comme s’envole une brume
Au baiser d’or du soleil.

Je sais ce qu’il faut qu’on pense
Et des hommes et des dieux.
Mais voulant devenir vieux
D’en parler je me dispense.
Docteurs et théologiens
Sont bons à jeter aux chiens.
Mais pour l’avoir dit à Rome,
Théophile est en exil ;
Moi, je crains les juges comme
La vigne craint le grésil.

Puisqu’une fois sous la terre
On rentre dans le néant,