Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
201
LA CHANSON DU SANG

Ainsi que nos troupes défaites,
Rendons ce que nous avons pris.
La France est en deuil : nous en fêtes.
Landriry ! j’en ris.
Je vois rose quand je suis gris.

Narguant sa colère future,
Au nez du peuple fatigué
Je chante la bonne aventure
Et ma mie au gué.
La France est triste, et je suis gai.

Je suis cocu ; mais je m’en vante.
Marquise, faisons notre jeu :
Toi mon laquais, moi ta suivante !
Lanturlu ! quel feu !
Croisons les races, sarpejeu !

Un gazetier à mine épaisse
Hier devant moi haussait le ton :
J’ai fait bâtonner cette espèce.
Tontaine et tonton !
Je m’amuse. Que me veut-on ?