Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
176
LES BLASPHÈMES

Frissonner des goëmons
Les bras douloureux et vagues.

C’est la soif du devenir
Qui bout dans tous ces atomes.
Rut aveugle de fantômes
Qui se battent pour s’unir.

On dirait les sauts funèbres
Et les reculs furieux
D’étalons fous et sans yeux
S’accouplant dans les ténèbres.

Les futurs et les passés
Se cherchent sans se connaître.
Va-t-il donc jaillir un être
Des contraires enlacés ?

Les bonds se heurtent aux chutes.
Le silence est fait de bruit.
L’éclair est noir. L’ombre luit.
Ces baisers sont-ils des luttes ?

Comme des serpents tordus
Les hasards mêlés aux choses