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LES BLASPHÈMES

Et je fis claquer ma lanière
Sur l’échine auguste des Dieux.

Quand je les eus fouaillés jusqu’aux confins du monde,
Comme ils ne pouvaient pas être chassés plus loin
Ils tombèrent, ainsi qu’un tas d’ordure immonde
Qu’on pousse du pied dans un coin.

 « Ah ! ah ! misérables, leur dis-je,
Vous voici chauves de rayons.
Allons, fabriquez un prodige !
Un petit miracle, voyons !
Arrangez-vous pour que je tombe,
Pour que l’infmi soit ma tombe.
On vous paiera quelque hécatombe
Si vous sortez de ce faux pas.
Mais vous tremblez, comme à la brise
La feuille morte qui se brise…
Hé ! toi, là-bas, la barbe grise,
Jéhovah, tu ne réponds pas ?

Toi, le Dieu tout-puissant, toi qui créas la terre,
Le ciel, les eaux, et tant de choses en six jours ;