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les blasphèmes

Toi qui fis tous nos biens et qui les fais encore,
C’est toi, Maudit, c’est toi que j’aime et que j’adore.
Salut, consolateur béni des pauvres gens,
Bon nourricier, donneur de pain aux indigents,
Semeur d’espoirs qui nous font prendre patience,
Inventeur des plaisirs, des arts, de la science.
Accoucheur des esprits ! Salut, grand révolté
Qui préféras l’enfer avec la liberté,
Toi dont on a cassé, mais non ployé les ailes,
Toi qui dois endurer des peines éternelles
Sans pouvoir aspirer aux douceurs du trépas,
Toi qui souffres sans fin et qui ne te plains pas,
Toi dont l’orgueil damné reste irrémédiable… »

*


Si je croyais à Dieu, je serais pour le Diable.