Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/151

Cette page a été validée par deux contributeurs.
141
l’apologie du diable.

Et dans ces ténèbres compactes
Les blasphèmes tonnaient pareils
À des milliers de cataractes
Tombant sur des tas de soleils.

On eût dit que sous la tempête
Des cris furieux Dieu puni
Roulait et se cassait la tête
En s’écrasant dans l’infini.

Brusquement au fond de l’espace
Tout se tut ; l’ombre s’envola
Comme une hirondelle qui passe ;
Et le Diable n’était plus là.

*


Je me retrouvai seul, effaré, sans lumière,
À genoux. Je priais, « Salut, disais-je, ô fière,
Héroïque, superbe, et divine vertu !
Salut ! Je suis à toi, je t’appartiens, veux-tu ?