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les blasphèmes

Ainsi que sur une enclume
Je frapperai, jusqu’à tant
Que la peau du dos lui fume
Et soit un torchon flottant,

Jusqu’à tant qu’il disparaisse
Comme un grain dans un gésier,
Comme une larme de graisse
Dans la gueule d’un brasier.

S’il ne peut pas disparaître,
S’il existe et si j’ai tort,
Il me prouvera son être
En m’écrasant tout d’abord.

Qu’il ne soit pas débonnaire !
Qu’il parle ! Dût-il, vainqueur,
Graver à coups de tonnerre
Son nom sanglant dans mon cœur.

Pour l’éternité perdue
Dussé-je être torturé,
Qu’il réponde, et qu’il me tue !
Ou c’est moi qui le tuerai.