Page:Richepin - Les Blasphèmes, 1890.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.
107
la prière de l’athée


Sous l’astre et sous le grain de sable,
Sous la plante et sous l’animal,
Et sous l’atome insaisissable,
Et sous le bien et sous le mal.

Et sous tout l’Être qui ruisselle.
Et sous tout ce qu’on rêve aussi ;
Et si je peux la trouver, Celle
Qu’on n’a pas pu trouver, voici !

Je planterai mon regard fixe
Comme un couteau d’acier pointu
Dans le regard de cette Nixe,
Et je crierai : « Qui donc es-tu ?

*


Qui donc es-tu ? Voyons, parle enfin. Il est l’heure.
Tu ne peux pas toujours te taire, sais-tu bien.
Depuis l’éternité qu’on t’appelle et qu’on pleure,
Pourquoi ne dis-tu rien ?