Quels lendemains, d’ailleurs ? La mort n’en est pas un.
Ce n’est pas un coucher qui promette une aurore ;
C’est le retour d’un peu de rien au tout commun ;
Sous un aspect nouveau c’est de la vie encore.
Mais voilà ! Quelle vie ? Est-ce ma vie à moi ?
Non. Quand je serai mort j’aurai fini ma vie.
Tu ris ? Tu me crois soûl, n’est-ce pas ! Et pourquoi ?
Ma phrase à La Palice aurait pu faire envie,
Soit ! Mais ce La Palice était un incompris.
On a dit un grand mot en disant qu’un quart d’heure
Avant sa mort… Tu sais le reste ; il a son prix,
Et dit qu’il fait bon vivre avant que l’on ne meure.
Donc, frère, encore un coup, mangeons, buvons, baisons,
Vivons, pleins d’une faim de vivre inassouvie !
Et quand la mort clôra nos mâchoires, faisons
Du hoquet de la mort un salut à la vie !
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la chanson des gueux