Page:Richepin - La Chanson des gueux, 1881.djvu/201

Cette page a été validée par deux contributeurs.
164
la chanson des gueux


VIII

POIVROT


Eh ben ! oui, j’ suis bu. Et puis, quoi ?
Qué qu’ vous m’ voulez, messieurs d’ la rousse ?
Est-ç’ que vous n’aimez pas comm’ moi
À vous rinçer la gargarousse ?

Voyez-vous, frangins, eh ! sergots,
Faut êt’ bon pour l’espèce humaine.
D’vant l’ pivois les homm’s sont égaux.
D’ailleurs j’ai massé tout’ la s’maine.

(Tu sais, j’ dis ça à ton copain,
Pa’ç’que j’ vois qu’ c’est un gonç’ qui boude.
Mais entre nous, mon vieux lapin,
J’ai jamais massé qu’à l’ver l’ coude.)

Après six jours entiers d’ turbin,
J’ me sentais la gueule un peu sale.
Vrai, j’avais besoin d’ prend’ un bain ;
Seul’ment j’ l’ai pris par l’amygdale.