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la chanson des gueux


IX

SOLEIL COUCHANT


Dans les forêts dépouillées
Déjà les feuilles rouillées
Font un tapis de velours,
Et l’on entend de l’automne
Gémir le chant monotone
Coupé par des sanglots lourds.

Les frileuses hirondelles,
Rasant le sol de coups d’ailes,
Se rassemblent à grands cris,
Et tous les oiseaux sauvages
S’appellent sur les rivages
Près des étangs défleuris.

C’est la saison triste et douce
Où l’on rêve, où sur la mousse
En pleurant on vient s’asseoir,